Vendredi 16 décembre, Spindrift for Schools animait la première rencontre interclasses Hémisphères, entre les "Nature Spirit" de Charny-sur-Meuse et les "Colibris" de l’île Maurice. Ce premier rendez-vous a permis aux deux tribus d’échanger pendant 45 minutes sur leur environnement direct, leurs sorties sur la biodiversité, leurs actions et leurs idées pour aider et respecter la nature au quotidien. Pour visionner leur rencontre cliquez sur le lien suivant et ajouter le code secret.
https://us02web.zoom.us/rec/share/WoZO4rcMB4eqBT6mfLrUB-ARv1JdDfRDrIr2LPpgxoGFFx6A_2s1mdMgcZt6q3RT.7EYKeGbu6sQrzqsj
Code secret: 82+0^8yQ
10h10 en France, 13h10 à Maurice dans l'hémisphère sud, la visioconférence est lancée. Et oui, il y a un décalage horaire de 3 heures entre ces deux écoles !
Les "Nature Spirit" commencent par présenter leur école, la Clé des champs qui se situe en France dans la région Grand-Est, non loin de Verdun, une ville emblématique de la Grande Guerre 1914-1918. Juste à côté de l’école, se trouve la ballastière : une grande réserve d’eau qui est reliée au fleuve La Meuse. C’est un site protégé pour les poissons, précise un élève.
Maintenant que nous savons où se trouve l’école, place à la description du logo. Sur le dessin on y voit beaucoup d’éléments présents dans l’école : la mare pédagogique, les tonnes à eau, la haie, les nichoirs, les mangeoires, l’abri de jardin, l’hôtel à insectes, les panneaux solaires et les auges à fleurs.
L’école Paul et Virginie, elle, se situe dans l’hémisphère Sud à Tamarin sur la côte ouest de l’île Maurice. « Dans notre école, on a des arbres et surtout beaucoup d’oiseaux, et un potager, mais celui-ci est à sec, donc on ne peut pas planter de fruits ni de légumes » raconte un élève de Maurice.
C’est Adelaïde qui vient présenter le logo de la tribu. La créatrice de ce beau dessin nous explique qu’il s’agit d’un dodo aux couleurs de l’île Maurice. Le dodo est un animal disparu qui est devenu le symbole de l’île.
A Charny-sur-Meuse, une mare pédagogique a été créée en 2018, les pompiers sont venus la remplir avec l’eau de la ballastière. Puis la vie s’est installée : des massettes, des iris d’eau, des nénuphars, et même des têtards. La mare est gelée en ce moment (ce matin-là, le thermomètre indiquait -6°C).
Les élèves ont planté 250 mètres de haies autour de la Clé des champs. Puis dans l’école, un compost a été offert par un parent d’élève, il est alimenté par les restes de la cantine. Des auges ont été installées à côté de la mare. Un élève explique : « nous avons planté des fleurs : des pétunias, des œillets d'Inde, des tournesols, un pied de lavande, des dahlias, des gazanias, des osteospermums, des laurentias puis nous les avons rempli de compost et mis des copeaux de bois pour garder l’humidité. »
Il y a aussi des tonnes à eau, elles sont toujours pleines, mais la surface est gelée à cause des températures négatives.
A l’île Maurice, c’est la saison inverse, ils rentrent dans l’été et il commence à faire très chaud. En ce moment, ils sont en pleine sécheresse. A Tamarin, il y a un problème d’accès à l’eau, des élèves ont de l’eau chez eux seulement quelques heures par jour. Il n’est donc plus possible d’arroser le potager. Des récupérateurs d’eau de pluie sont présents dans l’école, mais il n’y a pas encore eu de pluies diluviennes. Le manque d’eau amène la venue des animaux. Donc, pendant cette saison le potager est mis de côté car tout est mangé par les singes et par les chauves-souris, notamment les manguiers. A côté de l’école se trouve une rivière, la plupart des singes de Tamarin habitent là, donc lorsque l’école ferme et qu’il n’y a plus d’activité humaine les singes viennent directement. Carine, l’enseignante des "Colibris" ajoute qu’ils ont les mêmes composteurs et qu’ils travaillent de la même façon pour la récupération des eaux de pluie.
La description des deux écoles est maintenant terminée, elles n’ont plus de secret pour nous. Il est temps de parler des actions et des projets que ces tribus mènent tout au long de l’année.
Chez les "Colibris", Nathan nous explique que chaque classe à un éco délégué et qu’ils se réunissent une fois par trimestre. Ils amènent leurs idées pour que les élèves se sentent bien et que l’école soit la plus écologique possible. Ces idées sont reprises et mises en pratique. Par exemple, dans la classe des "Colibris", les élèves ont mis en place un goûter partagé. Chaque jour, un élève amène un goûter pour les 20 élèves de la classe pour éviter la production individuelle de plastique et d’emballages. Ce sont souvent des gâteaux faits maison ou des fruits et légumes. Ce matin, ce sont les mangues du jardin d’Adélaïde qui étaient au menu. Concernant les bouteilles en plastique, elles sont interdites à l’école, à la place chacun apporte sa gourde. Pour les anniversaires, les enfants font des gâteaux maison et les objets à usage unique sont interdits. Dans l’école, il y a une poubelle pour le plastique, pour le compost, pour le papier, et pour les déchets. Le rôle des élèves en tant que "Eco-héros" est de faire disparaître les déchets dans l’école dans les poubelles qui sont adaptées. Et ce n’est pas tout, les élèves avant de recycler, réutilisent des objets du quotidien notamment pour faire les décorations de Noël : des frites (initialement utilisé dans les piscines) pour faire des sucres d’orge, des pneus peins en blanc pour faire des bonhommes de neige…
Chez les "Nature Spirit", un super projet ornithologique a commencé à la rentrée de septembre. Les élèves ont appris à régler les jumelles et à regarder dans une longue-vue. Certains d’entre eux n’avaient jamais utilisé de jumelles et furent surpris de voir des choses d’aussi près. À la longue-vue, c’est encore plus surprenant déclare une élève. Lors d’un second atelier, ils ont pu observer la forme des becs des oiseaux afin de connaître ce qu'ils mangent. Par exemple celui du pélican à une forme d’épuisette donc il mange du poisson, il est piscivore. Enfin, les élèves ont eu pour mission de confectionner une mangeoire. Ils ont dû poncer, percer, assembler et visser. Cette dernière a été installée sous l’abri de jardin. Un parent d’élève qui est céréalier a donné des sacs de graines de tournesols pour alimenter les mangeoires. Le but est d’en construire deux ou trois de plus, car en hiver, les oiseaux ne trouvent plus à manger. En effet, il n’y a plus de graines, plus d’insectes et l’eau est bien souvent gelée, car il y a des températures négatives quasiment tous les jours. Alors les élèves doivent apporter à boire et à manger régulièrement.
Chez les "Colibris" pas besoin de longues-vues ou de jumelles, les oiseaux sont là, très proches, dès qu’il y a des miettes de gâteaux, 5 ou 6 espèces différentes arrivent. Ils vivent avec les oiseaux, car il y a beaucoup d’arbres dans l’école et notamment des arbres fruitiers. La classe des Colibris a d’ailleurs un oiseau préféré : le tisserin gendarme, ils vont nous présenter son nid.
C’est un oiseau qui tisse son nid avec son bec, il met en moyenne dix heures pour le construire, et c’est uniquement le mâle qui le fait pour impressionner les femelles. Si la femelle n’est pas satisfaite de la taille du nid ou de sa solidité, elle se met en colère et le casse pour que le mâle recommence à nouveau et s’applique plus. Ce nid doit tenir en période cyclonique. Les élèves s’en servent beaucoup lorsqu’ils sont rejetés par les femelles, car ils ne sont pas réutilisés. Ils ont par exemple réalisé leur calendrier de l’Avent où des devinettes sont mises à l’intérieur.
Les "Nature Spirit" ont préparé un défi pour leurs correspondants : « On vous propose une mission si vous l’acceptez, c’est de trouver le nom de cette plante, son nom scientifique est : Adansonia digitata. »
Remy, l’enseignant des CE2/CM1 de Charny-sur-Meuse, a acheté des graines qui se trouvaient encore dans le fruit, alors, après nettoyage, les fruits ont été mis dans l’eau chaude pour que les graines se détachent. Après le semis, 2-3 jours ont suffi pour observer les premières pousses.
Premier indice : l’espèce ne se trouve ni sur le continent européen, ni américain, ni asiatique, ni en Océanie. Il reste donc le continent africain. Les méninges s’agitent à Maurice, Aurore propose la lentille. Mauvaise réponse. Deuxième indice : il s’agit d’un arbre majestueux emblématique de l’Afrique. Nylan à une idée : le baobab. C’est une bonne réponse !
La tribu de l’Est nous montre alors un des baobabs de leur classe, celui-ci à deux ans, on peut croire qu’il est malade, mais non, il rentre en dormance. Pendant toute la période hivernale, il va dormir, et au printemps, il va rejeter ses nouvelles feuilles.
Carine explique qu’il y a des baobabs pas très loin de l’école, mais que ces arbres à l’île Maurice sont appelés "les arbres à palabres". Ce nom vient du fait qu’ils aiment bien se mettre en dessous pour raconter des histoires, car il fait frais. En métropole, jamais les enfants ne les verront en pleine terre, seulement en pot. Lia prendra en photo le baobab qui se trouve dans son jardin pour le partager aux "Nature Spirit".
Un élève de la Clé des champs demande si à Maurice parfois il y a de la neige ? Et non, à Maurice, l’hiver est très doux, il fait en moyenne 20 °C ce qui correspond à notre printemps en France métropolitaine. Pablo, demande lui, à l’inverse, s’il fait si froid dans leur pays. La réponse est unanime : « OUI » . C’est pour ça que ce matin l’eau de la mare était gelée ainsi qu’une partie de la ballastière. La neige est fascinante pour les enfants mauriciens. La tribu des "Nature Spirit" prendra des photos lorsque cette dernière tombera.
L’échange prend fin, les élèves se saluent, le sourire aux lèvres. Cette première réunion des tribus est une belle réussite et devrait en inspirer bien d'autres !!!!
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